France / Inventaire national du patrimoine naturel : Journée mondiale des méduses

INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel - 12/11/2020 12:05:00

À l'occasion de la Journée mondiale des méduses, l'INPN présente ces animaux marins qui appartiennent à plusieurs groupes zoologiques.

Les grosses méduses sont les scyphozoaires, les petites sont le stade reproducteur des hydrozoaires. Les plus dangereuses voire mortelles pour les humains sont les cuboméduses, et les cténophores sont souvent porteurs de palettes iridescentes.

DU MICRO AU MACRO PLANCTON
Au niveau mondial, il existerait autour de 1 500 espèces de méduses pour la plupart planctoniques ; une soixantaine seraient présentes sur les côtes de France métropolitaine, et beaucoup plus en outre-mer. La plupart sont marines et vivent près de la surface mais il existe quelques espèces dans les profondeurs abyssales ou en eau douce. La plupart des méduses sont minuscules, parfois grosses comme une tête d'épingle ; certaines sont géantes : le diamètre de la méduse à crinière de lion dépasserait 2 m et ses tentacules mesurer plus de 30 mètres. Des méduses pesant jusqu'à 200 kg sont connues. En milieu tropical, la méduse cassiopée ou méduse à l'envers vit posée sur le fond à l'envers comme son nom l'indique.

REDOUTABLES PRÉDATRICES
Les méduses sont toutes des prédateurs d'animaux planctoniques ; à leur menu, on trouve des larves et des formes holoplanctoniques (adultes de crustacés, poissons, vers, et autres "gélatineux"). Les proies sont capturées à l'aide de "tentacules" et tuées grâce à des cellules urticantes spéciales contenant un poison violent : les cnidocytes, cellules explosives munies d'un harpon à ardillons destiné à injecter leur contenu mortel pour leurs proies.

ÉCHOUAGES ET PULLULATIONS
Les méduses sont dépourvues de squelette mais ne sont pas toutes molles ; les tissus ont parfois la consistance du cartilage comme on peut le constater sur les cadavres échoués sur les plages (en Europe, il s'agit principalement des méduses rhizostomes, aurélies et pélagies). Ces échouages souvent massifs sont liés à la force et à la direction des vents marins qui poussent les méduses à la côte. Il semblerait que les méduses soient de plus en plus nombreuses actuellement suite à la raréfaction de leurs prédateurs naturels (grands poissons pélagiques, tortues, oiseaux de haute mer...). Les changements climatiques et l'anthropisation des océans pourraient aussi à l'avenir entraîner la présence de méduses dangereuses pour les humains là où elles ne sont pas présentes aujourd'hui.

FASCINANTES MÉDUSES
L'humanité a depuis longtemps été intriguée voire fascinée par les méduses, en particulier à cause des brûlures de la peau que certaines d'entre elles peuvent infliger aux pêcheurs depuis l'antiquité et aux baigneurs aujourd'hui. En cas de brûlure par des méduses, il est conseillé de racler les tissus restés collés sur la peau puis de laver la plaie à l'eau de mer.

Quelques méduses sont consommées en salade en Chine. Certaines comme la méduse rayonnée, la pélagie, la porpite ou la physalie sont très jolies avec leurs couleurs pastel ; elles sont représentées sur certains timbres et font l'objet d'oeuvres d'art. Elles sont de plus en plus présentées vivantes dans les aquariums publics.

PRÉSENTATION DE L'INVENTAIRE NATIONAL DU PATRIMOINE NATUREL
Contexte
L'article L 411-5 du code de l'environnement institue pour l'ensemble du territoire national terrestre, fluvial et marin un inventaire national du patrimoine naturel, défini comme « l'inventaire des richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques ».
L'État en assure la conception, l'animation et l'évaluation. Les régions peuvent être associées à la conduite de cet inventaire dans le cadre de leurs compétences. Le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) assure la responsabilité scientifique des inventaires menés dans ce cadre.
L'INPN est un système mis en place afin d'assurer de manière standardisée la restitution de données de synthèses nécessaires à l'expertise, à l'élaboration de stratégies de conservation et à la diffusion d'informations et de rapports nationaux et internationaux sur le patrimoine naturel français (espèces végétales et animales, milieux naturels et patrimoine géologique).
L'INPN a été initié en 2003 et lancé officiellement en 2005 sur la base des données gérées depuis 1979 par le Secrétariat de la Faune et de la Flore (SFF) du MNHN.
Objectifs
Ses objectifs sont :

d'assurer le développement d'une banque nationale de référence sur la biodiversité française, permettant la mise en cohérence de données d'origines diverses ;
de diffuser les données des programmes nationaux de différents types :
espace : ZNIEFF, Natura 2000, espaces protégés, inventaire national du patrimoine géologique
répartition : inventaires nationaux, inventaires par unité départementale, état de conservation, programmes d'inventaire et de sciences participatives, collections...
statut d'espèce : taxonomie, protection et réglementation, menaces (listes rouges...)
de fournir une information consolidée sur les sujets liés à la conservation de la biodiversité avec des processus de validation robustes : répartition et bases de connaissance (textes sur les espèces et habitats, iconographie...) ;
de permettre l'expertise des lacunes et des besoins en matière d'inventaire et de suivi de la biodiversité notamment pour le compte du Ministère de l'écologie ;
de faire des synthèses et des communications sur l'évolution de la biodiversité et de la géodiversité
contribuer aux rapportages nationaux et internationaux (CDDA, INSPIRE, état de conservation directive Habitats...)
L'INPN présente un volet d'information sur les habitats naturels (en cours de développement).

Origine des données
Les informations sont issues de nombreux programmes nationaux et de données fournies par un ensemble de partenaires .

L'UMS PatriNat organise leur synthèse, leur validation au titre de sa mission statutaire et assure leur diffusion notamment à travers le site internet. Cette diffusion est respectueuse des producteurs en assurant une traçabilité complète de l'origine des données.

Lien avec le SINP
Le SINP organise les échanges de données entre acteurs et recouvre, en plus des thématiques devant figurer dans l'INPN, une composante paysage et génétique.
La source des données figurant dans l'INPN peut être :

des données d'échanges issues du SINP dans lequel l'INPN vient s'alimenter en application du protocole régissant le SINP réparties en deux grandes catégories :
les données de partenaires producteurs ou gestionnaires de programme locaux ou nationaux,
les données des programmes gérés par le MNHN (ZNIEFF, base Natura 2000, inventaires nationaux...).
d'autres sources que le SINP : recherche, collections et organismes ou experts non encore adhérent au SINP ou partenaires d'autres pays, GBIF...
L'INPN assure la gestion et la diffusion des données de référence de la partie « géodiversité et biodiversité » du SINP et est ainsi :

l'espace de production des cartes de synthèse de référence du SINP à partir des données définies ci-dessus et validées par le MNHN ;
le lieu de mise à disposition des référentiels des acteurs du SINP, notamment les référentiels espèces et habitats, maillages, zonages protégés ou d'inventaires, statuts d'espèces (protégées, listes rouges...) ;
la partie visible du SINP avec le site www.naturefrance.fr vis-à-vis du grand public : publication des cartes et d'indicateurs de synthèses sur le patrimoine naturel ;
une interface avec les instances internationales de rapportage notamment la Commission européenne : INSPIRE, rapportage directives oiseaux et habitats, CCDA...


Photo méduse géante au large des Cornouailles