Orque dans la Seine : Sea Shepherd entame une nuit de recherche pour ne pas la laisser mourir seule

Sea Shepherd France - 30/05/2022 16:35:00


Sea Shepherd vient d'être autorisée cet après-midi à se joindre à l'équipe mise en place par l'État dans l'affaire de l'orque qui était entrée dans la Seine par l'estuaire du Havre autour de la mi-mai (et possiblement depuis le 5 avril). Notre volonté était initialement d'aider à la ramener vers le large. Hélas, la Préfecture de Seine Maritime vient d'annoncer qu'en raison de son état de santé très dégradé, la décision a été prise de l'euthanasier.

Une orque entrée dans la Seine il y a plus de 15 jours, aujourd'hui à l'agonie
Il y a quelques jours, nous avons appris par voie de presse qu'une orque était entrée dans l'estuaire du Havre, puis que celle-ci s'enfonçait progressivement dans les terres et qu'une équipe d'experts avait été réunie par l'État afin de statuer sur la nécessité ou non d'une intervention. Mercredi 25 mai, en apprenant la nouvelle d'une dégradation de son état de santé, nous avons proposé dès le lendemain, de mobiliser nos bateaux et nos équipages pour aider à la ramener vers le large. Hélas, des images de l'animal prises hier lors d'une première tentative de l'équipe mobilisée par l'État dans le but de l'aider à se diriger vers la mer au moyen d'enregistrements acoustiques de ses congénères, laissent effectivement peu d'espoir. Son corps est recouvert de mycoses et sa peau nécrosée à de nombreux endroits laisse le derme à vif et ne la protège plus des infections. Alors que son état de santé semblait correct à son arrivée dans l'estuaire, elle est désormais méconnaissable et les couleurs noire et blanche caractéristiques de l'épaulard ont laissé place à une surface grise d'apparence boueuse à tel point que les vétérinaires et certains passants ont d'abord cru qu''il s'agissait d'un autre animal. Sa présence prolongée dans l'eau douce inadaptée à sa peau et dans un fleuve chargé en polluants ne lui a guère laissé de chance. Aujourd'hui de l'avis unanime des vétérinaires consultés par l'État, il est désormais trop tard pour la sauver. En plus d'être condamnée, elle serait à l'agonie et la seule chose à faire serait d'abréger ses souffrances.

La volonté de Sea Shepherd :
Sea Shepherd n'a pas de pouvoir de décision dans l'issue qui est donnée à cette affaire et nous n'avons été inclus que très tardivement à l'ensemble du processus, ce que nous regrettons. Néanmoins, nous sommes déterminés à aider au maximum de nos moyens et de nos capacités pour éviter que l'orque ne continue de souffrir et ne meurt seule à petit feu. Nous entamons donc une course contre la montre pour la retrouver et nous resterons mobilisés tant que ce ne sera pas le cas, ou qu'il ne sera pas avéré qu'elle est morte.
« Le pire scénario possible pour nous, serait que l'orque ne soit pas retrouvée, qu'elle agonise seule plusieurs jours et qu'elle coule au fond de la Seine sans qu'on ne sache jamais ce qui l'a tuée. Nous ferons tout pour la retrouver » déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France
Nous avons fait part à la Préfecture de notre volonté de réaliser une observation supplémentaire à moins grande distance avec des vétérinaires afin de confirmer leur diagnostic, même si l'espoir semble infime que celui-ci s'améliore. Notre souhait le plus cher était d'accompagner cette orque au large mais s'il est désormais trop tard, plutôt que de la laisser agoniser seule, nous serions prêts, la mort dans l'âme à aider les vétérinaires, à la libérer de ses souffrances.
Quelles leçons pour l'avenir ?
Différentes hypothèses devront être vérifiées afin de comprendre ce qui s'est passé. La désorientation initiale de l'orque qui l'a conduite entrer dans la Seine est-elle due au bruit généré par les travaux du chantier éolien de Courseulles-sur-Mer ? A une maladie, à un isolement social ? Seule une autopsie permettra d'y répondre.
Quoiqu'il en soit, il y aura des leçons à tirer de cette triste histoire afin de mettre en place un protocole d'urgence national, ouvert, rigoureux et audacieux, qui ne s'enlise pas dans l'inaction et qui permette de maximiser les chances de survie des éventuels prochains cétacés amenés à s'égarer dans nos fleuves.