145e Assemblée du 11 au 15 octobre 2022 de l'UIP Union Internationale Interparlementaire placée sous les thèmes des droits de l'homme et de l'égalité homme-femme

UIP Union Internationale Interparlementaire - 12/10/2022 09:40:00

À l'invitation du Parlement de la République du Rwanda, la 145e Assemblée de l'UIP et ses réunions connexes se tiendront à Kigali (Rwanda) du mardi 11 au samedi 15 octobre 2022.

Les organes statutaires de l'UIP, à savoir le Conseil directeur, les commissions permanentes, le Comité des droits de l'homme des parlementaires et le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient, ainsi que le Forum des femmes parlementaires et le Forum des jeunes parlementaires, se réuniront pendant cette Assemblée. Le débat général sera axé sur son thème principal, Égalité des sexes et parlements sensibles au genre : moteurs du changement pour un monde plus résilient et pacifique, et offrira une plateforme aux délégués pour délibérer, échanger des points de vue et de galvaniser l'action parlementaire dans ce domaine.

L'Assemblée adoptera des résolutions sur un point d'urgence ainsi que sur le thème d'étude retenu par la Commission permanente de la démocratie et des droits de l'homme intitulé L'impulsion parlementaire en faveur du développement local et régional des pays à taux de migration internationale élevé et de la cessation de toutes les formes de traite des êtres humains et de violation des droits de l'homme, y compris celles commanditées par les États. Le Conseil directeur examinera et adoptera un certain nombre de décisions, dont celles sur des cas de violations des droits de l'homme des parlementaires. L'Assemblée devrait se conclure par l'adoption d'un document final sur le thème du débat général.

PLUS D'INFO
L'Assemblée sera placée sous le thème Égalité des sexes et parlements sensibles au genre : moteurs du changement pour un monde plus résilient et pacifique.

L'UIP facilitera les échanges sur les bonnes pratiques qui permettent de rendre les parlements plus sensibles au genre et encouragera les parlements à s'engager à prendre des mesures porteuses de changement.
Le Rwanda fait figure de pionnier en matière d'égalité des sexes au parlement.
En 2008, la Chambre des députés du pays a été le premier parlement national élu à compter davantage de femmes que d'hommes. Avec une proportion de femmes parlementaires de 61,25 % à l'heure actuelle, bien supérieure à la moyenne mondiale de 26,4 %, le Rwanda figure depuis des années en tête du classement mensuel de l'UIP concernant le pourcentage de femmes dans les parlements nationaux.
Le Rwanda a également un parlement relativement jeune : la moitié de ses députés ont moins de 45 ans, soit une proportion bien supérieure à la moyenne mondiale de 29,85 % également observée par l'UIP.


L'UIP continue de promouvoir la parité hommes-femmes et la participation des jeunes à ses Assemblées et réunions, en appliquant à la fois des mesures incitatives et des sanctions en vue de favoriser l'inclusion au sein des délégations parlementaires. Cette démarche produit des résultats tangibles. Aujourd'hui, plus de 35 % des parlementaires qui participent à l'Assemblée de l'UIP sont des femmes, contre 7 % en moyenne en 1978.
Près de 25 % des parlementaires présents aux Assemblées et réunions ont moins de 45 ans.Des délégations de quelque 120 parlements, dont des délégations de haut niveau de la Fédération de Russie et de l'Ukraine, sont attendues à Kigali. Le Groupe de travail de l'UIP pour la résolution pacifique de la guerre en Ukraine se réunira pour donner suite à sa première mission effectuée à Kyïv et à Moscou. Il présentera à l'ensemble des participants les résultats de sa mission et les prochaines initiatives envisagées.
L'objectif du Groupe de travail - dirigé par M. Ali Al Nuaimi (parlementaire des Émirats arabes unis) et composé de huit parlementaires de premier plan - est d'étudier les solutions parlementaires possibles en vue de contribuer à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Son action vise à compléter les initiatives de paix en cours aux niveaux gouvernemental et de l'ONU.
L'Assemblée examinera également les mesures que peuvent prendre les parlements sur
la question des migrations internationales et les moyens de mettre fin à la traite des êtres humains et aux violations des droits de l'homme, y compris celles commanditées par les
États.
Parmi les autres questions à l'ordre du jour figurent la dégradation de l'environnement et
ses effets sur la prolifération du terrorisme, l'impact de la guerre et des atrocités sur les
populations civiles, la guerre et les changements climatiques en tant que menaces pour Ia
sécurité alimentaire mondiale, et la situation des droits de l'homme des parlementaires.
Date : 11 au 15 octobre 2022
Lieu : Kigali Convention Centre, Kigali (Rwanda)
Participants : Plus de 1 000 délégués des Parlements membres de l'UIP
ACCRÉDITATION PRESSE
Tous les professionnels des médias qui souhaitent assister à la 145e Assemblée de l'UIP
sont invités à s'inscrire en se rendant à la page
https://registration.ipu.org/event/0a6a498a-af41-4748-a679-936b334bec7e avant le 5 octobre 2022.

Pour plus ample information, contacter :
M. Thomas Fitzsimons | Directeur de la communication
Union interparlementaire
Courriel : tf@ipu.org
M. Maurice Kabandana | Directeur de la communication
Parlement du Rwanda
Courriel : maurice.kabandana@parliament.gov.rw

LE GUIDE DE L'uip


L'impulsion parlementaire en faveur du développement local et régional des pays à taux de migration
internationale élevé et de la cessation de toutes les formes de traite des êtres humains et de violation des droits de l'homme, y compris celles commanditées par les États Mémoire explicatif présenté par les co-rapporteurs

M. J. Wadephul (Allemagne), M. F. Zon (Indonésie) et Mme S. Nane (Uruguay)

Ces derniers temps, les crises migratoires se sont accélérées dans de nombreuses régions du monde, avec des conséquences de plus en plus graves pour les personnes et entraînant une charge accrue pour les pays de transit et d'accueil. Ces crises affectent de façon disproportionnée les femmes, les enfants,
les personnes âgées et les personnes handicapées, ainsi que d'autres groupes vulnérables.
Les crises continuent de s'intensifier à mesure que s'amplifient les migrations internationales. D'après le Rapport "État de la migration dans le monde 2022" publié par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de migrants internationaux a considérablement augmenté au cours des cinq dernières décennies. On dénombrait en 2020 quelque 281 millions de migrants à travers le monde, soit 3,6 % de la population mondiale. Ce nombre a quasiment triplé par rapport à celui qui avait été estimé en 1970.

En outre, près des deux tiers de ces personnes sont des travailleurs migrants en quête de meilleures opportunités économiques, et plus de 79,5 millions de personnes ont été forcées de quitter leur pays. Presque toutes les régions du monde connaissent des crises migratoires et les pays ne disposent toujours pas d'instruments mondiaux pour relever les défis qui en découlent.

Outre les conflits et les raisons économiques, les changements climatiques et les catastrophes naturelles constitueront à l'avenir d'importants facteurs de migration. D'après un récent rapport publié par la Banque mondiale, les migrations induites par les changements climatiques pourraient concerner 2,1 millions de personnes dans le monde d'ici 2050. Ces multiples causes structurelles à l'origine des migrations viennent insi amplifier les situations de vulnérabilité. Les organisations criminelles de traite et de trafic d'êtres humains et leurs réseaux mondiaux exploitent ces vulnérabilités à des fins économiques et sont particulièrement actifs en Amérique centrale, en Afrique et au Moyen-Orient. Les tentatives de la part de certains États et acteurs étatiques de participer directement à la traite d'êtres humains et d'utiliser les migrants pour exercer un chantage sur d'autres États, comme on l'a vu récemment en Europe à la frontière
bélarussienne, confèrent une nouvelle dimension à ce crime.

Le renforcement de la coopération internationale et régionale demeure essentiel pour remédier aux
causes de la migration irrégulière, telles que la pauvreté, les conflits, l'instabilité et les changements
climatiques. La création de mécanismes appropriés, par le biais de dialogues, de négociations et
d'accords aux niveaux mondial et régional, pour protéger les personnes les plus vulnérables qui vivent
dans la grande pauvreté et le dénuement et qui subissent les inégalités, doit demeurer une priorité
absolue.
La pandémie de COVID-19 a aggravé les inégalités dans le monde et les déséquilibres de l'économie
mondiale ont plongé des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté. La pandémie a
également accru le risque d'exploitation par les passeurs et les trafiquants d'êtres humains, notamment
en ce qui concerne les femmes et les enfants. Dans de nombreux pays d'Amérique latine, d'Afrique, du
Moyen-Orient et d'Asie centrale et du Sud-Est, l'action d'acteurs étatiques et non étatiques violents, les
guerres civiles et les situations assimilables à des guerres ont contribué à alimenter l'insécurité et ont
entraîné une détérioration de la situation des droits de l'homme fondamentaux. Des groupes armés et
criminels organisés profitent de la pauvreté pour recruter des milliers de jeunes en vue de renforcer
leurs organisations et leurs activités criminelles.
Aucune personne disposant des moyens de satisfaire ses besoins personnels et professionnels
élémentaires ne quitte son pays d'origine, ses racines, sa famille, ses amis et ses biens pour se lancer
dans un voyage périlleux pour rejoindre un autre pays. La migration irrégulière est alimentée par la
quête de sécurité, par la volonté des migrants de sortir de la pauvreté et par leur souhait de
s'émanciper de l'état d'impuissance qu'ils éprouvent dans leur pays d'origine.
La Convention du HCR sur les réfugiés adoptée en 1951 et son Protocole de 1967 donnent aux
parlements la possibilité de protéger les personnes en quête d'une protection internationale en
définissant le terme "réfugié" et en permettant aux États d'évaluer équitablement la situation des
demandeurs d'asile.
Mais pour les migrants et les situations de déplacement transfrontalier en cas de catastrophe, il n'existe
aucun traité international de ce type. Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et
régulières, adopté en 2018 par consensus avec 90 % des voix, constitue un accord et un cadre global,
bien que non contraignant, qui permet aux États de traiter la question des migrations internationales en
partant du principe qu'une approche coopérative à l'échelle mondiale est nécessaire pour optimiser les
avantages de la migration et trouver des solutions aux risques et aux défis qui y sont associés.

Il n'en demeure pas moins que les migrants en situation irrégulière, poussés à quitter leur pays pour
des motifs économiques, en raison de conflits ou à cause des changements climatiques, se retrouvent
dans une situation de vulnérabilité lorsqu'ils entreprennent leur voyage. Partout dans le monde, on
constate également une instrumentalisation alarmante des migrants vulnérables qui consiste à exercer
un chantage sur d'autres pays ou à tenter de déstabiliser des pays voisins. Cette instrumentalisation
délibérée fait peser un risque grave sur la vie des personnes concernées et provoque des crises des
migrants à des fins purement politiques. Les informations récurrentes faisant état de décès de migrants
lors de leur périple clandestin témoignent également de l'ampleur du crime organisé orchestré par les
trafiquants d'êtres humains et de leurs réseaux.

La guerre d'agression menée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine depuis le 24 février 2022 en
violation du droit international, et ce de façon inédite en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale, a provoqué une nouvelle crise des réfugiés sans précédent au coeur de l'Europe. Les
atteintes aux droits de l'homme, les violations du droit international humanitaire et les crimes potentiels
relevant du droit international tels que les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité ont contraint
des millions de civils ukrainiens à fuir leur pays.
En tant que parlementaires, nous devons soutenir nos gouvernements pour les aider à faire face aux
conséquences directes de ces crises de réfugiés et crises migratoires et à s'attaquer aux causes
structurelles des déplacements forcés et de la migration, à renforcer les capacités de réaction et à
trouver des solutions durables en tant que communauté mondiale, et à éradiquer le trafic de migrants et
la traite des êtres humains en ciblant les auteurs et leurs réseaux criminels. Il convient de s'attaquer
aux pressions sociales, économiques, climatiques et politiques qui alimentent le crime en élaborant une
réponse globale et en traitant les questions de développement en même temps que les facteurs à
l'origine des déplacements forcés et des migrations irrégulières, afin de proposer des solutions aux
personnes qui risquent leur vie dans leur quête d'un meilleur avenir.


Lorsqu'ils élaborent les mesures destinées à pallier ces problèmes, les pays doivent respecter le
principe du partage de la charge et des responsabilités, notamment ceux qui ont pris des engagements
au titre de la Convention de Genève sur les réfugiés et qui ont adhéré au Pacte mondial sur les
réfugiés.