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Dodji Kwami Abgetoglo lauréat en sculpture des Jeux de la Francophonie 2023.

Arborant le drapeau jaune et vert de son pays et la médaille de bronze dans le concours de sculpture, aux Jeux de la Francophonie de Kinshasa, le Togolais Dodji Abgetoglo retourne à Lomé avec la première distinction du pays, dans cette discipline, depuis la 1ère édition des Jeux en 1989.

« Je suis fier d'être lauréat de ce prix - déclare t-il et c'est la première fois que je participe à un concours de cette ampleur ».

D'une famille de chasseurs et formé à Lomé, au Village artisanal, le sculpteur sur bois façonne le bois depuis 15 ans. Pendant cette période, il aiguise sa technique, fixe son style et voyage à la rencontre d'artistes de Chine, de Côte d'Ivoire et du Nigéria.

Tout récemment, quelques semaines avant de partir pour la capitale de la République Démocratique du Congo, il effectue une exposition en solo à l'espace Tayé Tayé de Lomé intitulée « Edo Yé Nyi Amé » ou « C'est l'oeuvre qui fait l'homme » avec des sculptures de grand format sur bois brut et sur bois brulé réhaussé d'une teinture à base de plantes locales.

Puisant son inspiration dans l'imaginaire social et les pratiques rituelles, notamment vaudou du Togo, il présente à Kinshasa deux oeuvres qui en portent la marque.

Le première, exposée au Musée National, « métamorphose féminine » est une allégorie de la femme africaine, au coeur de la cellule familiale; la seconde, réalisée sur place, à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, « le gardien du village » est une invitation faite aux jeunesses du continent africain, à ne pas oublier leurs traditions ancestrales et leurs origines qui se diluent et s'effacent devant les symboles et les images de la société de consommation.

Pour l'artiste, il y aura un avant et un après les Jeux.

Il pressent que de nombreux possibles deviennent désormais accessibles. Dodji Abgetoglo entend poursuivre le développement de son atelier, accueillir d'autres artistes en résidence. Il entend également établir de nouveaux partenariats avec des galeries notamment à Paris et entreprendre lui-même plusieurs séjours en résidence d'artistes au Canada ou dans un des pays membres de la Francophonie.

Sans attendre, des projets sont déjà en cours à Paris, Angers, Nantes et Marseille, où il devrait réaliser sur place des sculptures de grand format sur les thèmes de la migration, de l'esclavage et de l'échange entre les peuples.

Entretien avec Jean François Puech directeur de la rédaction