Entretien avec Michel HUET Délégué de la Fédération Internationale de Judo pour les Jeux de la Francophonie de Kinshasa 2023

CIJF - Comité International des Jeux de la Francophonie - 21/08/2023 19:20:00

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Michel Huet présentant les compétitions de Judo


Michel HUET a été délégué, à la demande de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), par la Fédération Internationale de Judo comme directeur technique des Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Ce sont les troisièmes Jeux qu'il accompagne après ceux de Nice et d'Abidjan.
Lui-même judoka de haut niveau, il a fait sa carrière à la Fédération Française de Judo où il a accompli différentes fonctions, l'organisation des compétitions, la communication et le volet international. Il s'est par la suite rapproché de la Fédération Internationale de Judo quand Jean-Luc Rougé, premier judoka français à remporter le titre de champion du monde à Vienne en 1975, en était Secrétaire Général.
Aujourd'hui, Michel HUET continue avec enthousiasme ses activités dans le cadre des Jeux de la Francophonie, ici, en République Démocratique du Congo.


Q: Que sont pour vous les Jeux de la Francophonie?

En premier lieu, ils sont particuliers. En effet, d'une part ils réunissent athlètes et artistes, ce qui est unique, d'autre part ils sont composés majoritairement d'africains. Or, l'Afrique a un potentiel énorme dans tous les domaines, et pas seulement sportif.
Ici, mon rôle est d'accompagner les athlètes à se préparer aux plus hautes échéances.

Q: Quelle est l'implication de la Fédération Internationale de Judo dans la compétition?


Notre implication, elle est avant tout technique pour une bonne application des règles de la compétition. Mais nous sommes aussi des «couteaux suisses» puisque nous apportons notre expérience et notre accompagnement dans tous les aspects du déroulement des épreuves, confort, bonne organisation, formation, etc.
Notre rôle est aussi d'accompagner le pays à gérer l'héritage que lui aura laissé ces Jeux. Car le Congo s'est beaucoup investi dans leur organisation et a effectué un travail remarquable. Pour ma première venue ici, j'ai trouvé un terrain vague, puis une dalle de béton et, au début du mois de juillet, la réalisation de gros travaux avec des matériaux de qualité. De nombreuses salles ont été construites, un terrain de basket, une salle de judo, la rénovation de la piste d'athlétisme, etc.

Ces infrastructures doivent pouvoir être réutilisées.

Q: Comment s'est déroulé le travail avec la fédération de Judo sur place et les équipes locales


J'étais venu à Kinshasa pour être auprès de la fédération nationale de la RDC qui n'avait depuis les championnats du monde de boxe au stade Raphaël en 1976 jamais accueilli un tel événement avec autant de pays, 35, et qui est de la taille de jeux olympiques. Et, avec mes amis car les judokas sont une grande famille , nous surmontions tous les obstacles, assurions toutes les épreuves et je dois dire que nous formions tous les organisateurs congolais et internationaux une seule équipe derrière les épreuves et pour les judokas. C'est l'un des plus beaux souvenirs de ma vie.

Q: Quel sera le rôle de la Fédération Internationale de Judo pour les prochains Jeux de la Francophonie?

Tout d'abord, on ne sait pas encore où ils se dérouleront. En tout état de cause, nous nous appuyons sur les fédérations nationales, donc sur celle qui les organisera, et nous les accompagnerons comme nous le faisons toujours.

A Kinshasa, par exemple, les équipes locales très investies étaient composées d'environ soixante-dix volontaires. Nous avons organisé trois séances de formation, la dernière s'étant tenue début juillet. Notre objectif est de garantir des niveaux d'organisation à hauteur de l'évènement et des exigences. Il faut savoir que, parmi les athlètes présents aux Jeux de Kinshasa, de nombreux le seront aux Jeux Olympiques de Paris en 2024 et de Los Angeles en 2028.

Ainsi, il faut appliquer ici les mêmes normesavec des kimonos labellisés, des règles d'arbitrage comprises par les athlètes, justifiant que la Fédération ait voulu un dialogue entre l'arbitre, qui est aussi un pédagogue, et le coach. Beaucoup d'athlètes présents n'ont pas d'expérience internationale des jeux. Or, les Jeux de la Francophonie ont pour vocation d'être pour eux un tremplin. Les sportifs doivent éviter toute erreur.
La Fédération Internationale de Judo est garante des standards internationaux des Jeux Olympiques.

Entretien avec Jean François Puech directeur de la rédaction